Avoir 2 enfants… Comment on a préparé Gustave à devenir grand frère

Je ne sais plus si j’en ai déjà parlé ou pas, mais quand je suis tombée enceinte la deuxième fois, en juin 2018, le comportement de Gustave avait brutalement changé du jour au lendemain : il se réveillait la nuit mais surtout, il avait commencé à soulever mon tee-shirt quand j’allais le chercher à la crèche. Ça a duré une semaine, à tel point que j’ai fini par faire un test urinaire, qui confirma ma grossesse. Son comportement étrange s’arrêta quand j’ai su que j’étais enceinte. Et trois mois plus tard, alors que la grossesse avait cessée de se développer depuis plusieurs semaines, il se remit à ne plus dormir la nuit. C’est en allant chez mon ostéopathe habituelle que je compris le problème. Elle me dit « il ne s’est pas passé quelque chose cet été ? » J’avais les larmes aux yeux, repensant à cet été que j’avais détesté. Et au fait que je n’avais pas expliqué à mon fils que je n’attendais plus de bébé. C’est en lui expliquant que je n’étais plus enceinte, avec des mots simples, qu’il se remit à dormir de nouveau…

Alors quand je suis tombée de nouveau enceinte, je pensais qu’il allait le sentir… Et bien j’avais tort ! Il dormait très bien, n’éprouvait plus le besoin de me soulever mon tee-shirt… Vu que pour cette grossesse, je n’ai eu aucun signes : ni nausées, ni poitrine trop douloureuse, je ne sais pas s’il sentait que j’étais enceinte.

Pour ma deuxième grossesse, j’avais acheté rapidement quelques livres pour lui expliquer les choses, dont le livre « Un amour de Petite soeur » de la fabuleuse collection d’Astrid Desbordes et Pauline Martin.

Je l’ai donc ressorti pour cette nouvelle grossesse, et on lui a pas mal lu le soir, et il a commencé ensuite à vouloir regarder le livre tout seul et commenter les dessins. J’en ai acheté d’autres, qu’il a voulu lui-même découvrir et que je lui lise le soir : je pense qu’il avait besoin d’être rassuré.

Etre grand frère ce n’était pas très concret pour lui… Et c’est bien normal ! Quand ils sont si petits, c’est compliqué pour eux de se projeter, d’autant plus que le temps peut leur paraitre très long. Ce qui a été pratique, c’est que quasiment toutes mes amies, déjà maman d’un premier enfant, ont eu un deuxième enfant ces 12 derniers mois, le préparant un peu à son futur rôle.

Je lui ai beaucoup parlé du bébé, quitte à me rendre compte qu’il fallait que je lève le pieds sur ce sujet : le bébé n’était pas encore là, il fallait que je profite de ces derniers mois avec Gustave en fils unique !

Quand nous sommes revenus de Guernesey, nous avons passé environ 10 nuits chaotiques : Gustave ne voulait plus dormir et hurlait 3h au moment du coucher, puis se réveillait 2/3 fois par nuit, chose que nous ne connaissions plus depuis notre emménagement à Rouen ! On était crevés, j’étais dans mon 9ème mois de grossesse et j’avais vraiment envie de profiter de mes nuits complètes avant de devoir à nouveau revivre les nuits hachées. Du coup, on lui a beaucoup parlé, et rassuré. Il sentait que quelque chose se tramait… Aidés par un sirop homéopathique et de la discussion, tout est rentré dans l’ordre et j’ai pu accoucher en toute sérenité.

D’ailleurs, quand nous l’avons appelé en facetime le lendemain matin alors que nous étions partis à l’hôpital en pleine nuit (ma soeur était venu dormir à la maison pour s’occuper de lui), il a tout de suite compris où nous étions et que le bébé arrivait (merci les livres, il y en a un particulièrement qui montre un dessin des parents en salle d’accouchement, ça lui a permis tout de suite de comprendre que sa soeur arrivait – C’est celui-ci !)

Lorsqu’il est venu nous voir le jour même de la naissance de sa soeur (4h pile poil après la naissance de celle-ci), il était si heureux de nous retrouver. Nous avons d’ailleurs filmé la scène et on voit bien qu’il était intimidé, mais très curieux d’enfin mettre un visage sur « la soeur de Gustave ».

Mes amies déjà mamans de deux enfants m’avaient briefé sur mon séjour à l’hôpital : ne pas avoir le bébé dans les bras à l’arrivée de l’aîné et préparer des petits cadeaux de la part du bébé pour lui. J’avais tout préparé et il était si content d’avoir des cadeaux et a remercié sa soeur d’avoir pensé à lui. Il ne s’y attendait pas !

Meilleur conseil donné !

Par chance, ma maman et mon autre soeur sont arrivés à la maison le jour-même et le lendemain de notre retour à la maison, ce qui était pratique pour lui accorder de l’attention et qu’il retrouve aussi des repères.

On a eu énormément de chance car il n’a pas éprouvé de jalousie, ni de vraie régression : il s’est juste remis à boire des biberons, chose qu’il avait arrêté 2 mois plus tôt !

Sa soeur a maintenant quasiment 2 mois et demi, et, du point de vue de ma grand mère maternelle : il n’a jamais été aussi heureux ! Et c’est vrai… Il est tout le temps souriant sur les photos, veut avoir sa soeur sur ses genoux, la couvre de bisous et prononce parfaitement son prénom et n’arrête pas de nous dire qu’il est content. A la maison, il m’aide aussi avec les biberons, les couches et la combinaison qu’on lui met quand on sort ! Franchement, tout roule facilement… J’avais très très peur qu’il soit malheureux ou qu’il agisse bizarrement mais cela n’a pas été le cas.

Je ne sais pas si c’est les livres qui ont aidé, ou son caractère conciliant, mais c’est pour ça que nous vivons beaucoup mieux l’arrivée de notre fille au sein de notre foyer. Je sais que ce n’est pas le cas pour tout le monde et je n’ai pas de solution miracle à vous apporter. Rassurer votre aîné, avoir des moments avec lui, le féliciter, peut sûrement aider s’il se met à avoir un comportement triste. Si le comportement se détériore, au point que votre enfant se met à être très en colère, aller voir un pédopsy pour que votre enfant puisse exprimer son mal-être, et ainsi, trouver des solutions en famille.

Quand ma plus jeune soeur est née, j’avais 12 ans et mon autre soeur, 9. C’était le bébé de la famille, elle avait longtemps été la petite troisième, et avec son sacré caractère, obtenait toujours ce qu’elle voulait… Le fait de ne plus être la petite dernière l’a pas mal déstabilisée, à tel point qu’elle marchait sur la route au lieu du trottoir quand ma mère se promenait avec nous et la poussette. L’enfer ! Aussi, ma mère nous avait envoyé en colonie de vacances pour un mois cet été là. Je peux comprendre son besoin : gérer plusieurs enfants dont 2 ados avec un mari rarement présent, c’est dur ! J’ai pour ma part très mal vécu cette séparation forcée : j’aurai voulu rester à la maison avec ma maman et ma soeur, qui n’avait que 2 mois, et du coup j’ai pris ça comme une punition et j’ai passé tout mon séjour ou presque à pleurer ! 20 ans ont passé mais je me souviens encore de ces vacances là…

On réagit tous différemment sur ce sujet et c’est très difficile de savoir à l’avance comment on réagira. Mais la communication avec votre enfant pourra vous aider à vivre cette étape plus sereinement. En tout cas, c’est tout ce que je vous souhaite !

3 Commentaires

  1. 12 décembre 2019 / 9 h 10

    En effet chaque enfant et chaque arrivée sont différents. Je pense que les parents ont un rôle clé et plus que ça, leurs sentiments et tout ce qu’ils expriment de manière inconsciente à un ‘impact sur le plus grand. De mon côté ça ne fait que quelques jours et il est un peu jaloux et on voit qu’il est triste parfois, ça fait de la peine. Mais avec de l’attention, les bons mots et des gros câlins tout va mieux. Le papa est très sensible au changement que ça apporte à la famille et a ce sentiment de trahison envers son premier, c’est dur de ne pas l’avoir au début ! As tu ressenti ça aussi ?
    Merci pour les références de livres. Fanny

    • 12 décembre 2019 / 10 h 00

      Clairement ! Mon chéri avait du mal à s’attacher à sa fille au début je pense, car il est en total fusion avec son fils… at avait, je pense, l’impression de le trahir. Maintenant, il crée une vraie relation avec sa fille et Gustave n’est pas du tout jaloux, au contraire 🙂

  2. Elodie
    12 décembre 2019 / 10 h 46

    Bonjour,

    Je suis ravie que cela se passe aussi bien. Si je peux me permettre un conseil, ne relâchez pas l’attention, et en particulier quand vous reprendrez une activité professionnelle plus régulière (bien que vous ayez l’air déjà très active – félicitations, je ne sais pas comment vous faites !). Il peut adorer sa petite soeur mais trouver que quand un rythme familial plus soutenu aura repris, elle accaparera beaucoup ses parents ! Nous cela a été dur pour notre aîné, et il commence à se calmer, un an après la naissance du 2ème. On pensait pourtant avoir tout géré : grand-mère à la maison pour s’occuper exclusivement de lui pendant un mois, Papa à la maison en congé parental pendant quelque mois après ma reprise du boulot … Et bien ca a été quand même dur, il m’en voulait beaucoup. Le meilleur conseil qu’on m’ai donné c’est de passer de temps en temps du temps exclusivement avec lui ; même si j’ai fait beaucoup de choses avec et pour lui pendant mon congé maternité avec le bébé qui dormait dans la poussette, ce n’est pas pareil. Enfin chaque enfant est différent !

    J’en profite pour vous dire que je ne suis absolument pas adepte de blogs modes mais que je suis le votre avec attention. J’aime en particulier l’aspect personnel que vous y donnez. Comme beaucoup je pense je me suis totalement retrouvée dans votre post sur votre fausse-couche, qui m’a beaucoup ému. Et je vous remercie d’en avoir parlé et d’en parler encore ouvertement. Ca concerne tellement de femmes et tellement de familles mais quand ca nous arrive on se sent si seuls … Même quand ca « fini bien », quand le bonheur d’une autre naissance arrive ensuite, ca reste une plaie béante.

    Pour finir sur une note plus joyeuse, grâce à vos conseils on s’apprêt à déménager le mois prochain avec Movinga !